Le jumelage

« Le jumelage, c’est la rencontre de deux communes qui entendent s’associer pour agir dans une perspective européenne, pour confronter leurs problèmes et pour développer entre elles des liens d’amitié de plus en plus étroits »

Comment se jumeler ?

L’engagement de deux communes

Le jumelage repose sur un double engagement : celui de la collectivité et celui des habitants. Ces deux conditions sont indispensables pour que le jumelage atteigne ses buts.

Le jumelage repose avant tout sur l’engagement de la commune par l’intermédiaire de ses instances. La Loi du 6 février 1992 vient le rappeler : le jumelage est une action communale qui doit être décidée par le Conseil Municipal et se trouve de fait placée sous la responsabilité de l’exécutif municipal.

Mais le jumelage n’atteindrait pas son but s’il limitait ses ambitions – et son mode de fonctionnement – à la seule initiative des élus : les activités de jumelages doivent s’ancrer dans la réalité quotidienne de tous les habitants.  C’est pourquoi ces derniers doivent être très largement associés à sa réalisation,directement ou par l’intermédiaire des associations et organisations sportives, culturelles, sociales…

La vocation du comité de jumelage est justement d’assurer cette participation des « forces vives » et des bénévoles de la commune à la vie du jumelage

Des critères objectifs à ne pas perdre de vue

Quelques critères objectifs sont de nature à faciliter la réussite :

  • La taille similaire de la commune,
  • La localisation géographique,
  • L’activité dominante,
  • Les activités culturelles,
  • La vie associative locale.

Il arrive que des jumelages se fondent sur des critères divers : liens historiques, similitude de nom etc.… Dans ce cas, il sera parfois difficile de dépasser l’intérêt « médiatique » de ces éléments pour faire du jumelage une réalité dans les autres domaines de la vie locale, et d’y intéresser les citoyens.

Le partenaire : un choix important !

Le choix d’un partenaire est un moment important et délicat : un choix judicieux facilitera la réalisation du projet, ou dans le cas contraire, ne débouchera que sur des relations médiocres

La première question à se poser est celle du but que l’on attend prioritairement du jumelage. Cette étape de réflexion préliminaire est indispensable et doit apporter une réponse claire à deux questions :

  • « Pourquoi voulons-nous ce jumelage ? »
  • « Quelles actions voulons-nous privilégier ? »

 On comprend aisément que de la réponse à ces questions découle l’esquisse du portrait du partenaire…

Des réalités démographiques et géographiques à prendre en compte

Le choix du partenaire doit aussi tenir compte des réalités. Le nombre et la taille moyenne des communes en Europe varient d’un pays à l’autre : il sera très difficile de trouver une commune de 1 000 ou 2 000 habitants dans beaucoup de pays européens.

De même, le mouvement des jumelages a maintenant près de cinquante années  d’existence et les communes les plus proches des frontières ont souvent été les premières à se jumeler.

Pour trouver un partenaire dans un délai raisonnable, il conviendra donc d’adapter ses exigences à ces réalités !

Les premières rencontres : les clés du succès

définir un projet commun

Le choix de la commune partenaire n’est pas à lui seul la garantie que le projet aboutira : le jumelage est un engagement d’au moins deux partenaires. Un accord sur les buts poursuivis et les priorités pour les premières années est donc indispensable entre les deux communes pour que le jumelage réussisse. Le but des rencontres préliminaires sera donc la mise au point de cet accord.

Une fois les premiers contacts établis, l’une des deux communes doit prendre l’initiative d’inviter une délégation restreinte (3 à 6 personnes) de la commune partenaire. Participent naturellement à cette rencontre le Maire, l’élu responsable du jumelage, le Président ou le futur Président du comité de jumelage, un ou deux représentants du monde associatif, etc.

Cette première visite est naturellement l’occasion de faire connaissance avec le partenaire. Mais dès cette première rencontre, on abordera aussi les questions de fond: que veut-on faire de ce jumelage ? Avec qui ? Comment ? etc…

Il s’agit alors de définir les bases du projet commun qu’est le jumelage. Si des divergences de vues ou d’objectifs apparaissent, mieux vaut que ce soit à ce moment-ci de la construction du jumelage. D’autant que de la discussion peuvent naître des aménagements ou une évolution des positions premières. Ce projet sera alors affiné lors de la visite dite « de retour ».

Pour cette seconde rencontre, les deux délégations devront mettre en place un calendrier des actions à venir :

  • première rencontre entres les associations sportives, culturelles,… afin de préparer la « mobilisation » des habitants,
  • cérémonies officielles : programmes, textes du serment de jumelage, composition des délégations,…
  • organisation des premiers échanges de jeunes, …
Faire entrer le jumelage dans la vie de la commune

Si nous voulons que le jumelage ait ses assises dans la population, les tous premiers échanges doivent permettre de toucher le plus grand nombre d’habitants. Les rencontres de clubs sportifs, de musique, d’élèves des écoles… permettront dès le début de bien montrer que le jumelage concerne tout le monde. Cette étape préparera l’officialisation de l’engagement qui sera concrétisé par l’organisation des cérémonies officielles de signature.

LES CEREMONIES OFFICIELLES

Elles ont lieu successivement dans chacune des deux communes. Aucun délai n’est requis entre les deux. Seule compte l’opportunité d’organiser une manifestation populaire à laquelle pourra prendre part le plus grand nombre d’habitants.

La célébration du jumelage marquera l’histoire de la commune. C’est pourquoi son organisation ne doit pas s’improviser car elle sera l’image que chacun gardera en mémoire.

En cela elle sera symbolique et préfigurera des relations futures : réception de « notables » ou affaires de citoyens ? Cette dernière hypothèse, que nous privilégions, nécessite une longue préparation à laquelle l’ensemble des acteurs locaux participera.

L’hébergement s’effectuera en familles, ce qui nécessitera un très gros travail de la part des animateurs du jumelage : recherche des familles d’accueil, sensibilisation, invitations, etc …

La cérémonie doit être particulièrement solennelle, à la hauteur de l’événement, ce qui n’est pas forcément en contradiction avec la volonté de fête populaire très importante.

Le déroulement classique ( !! Attention !! : il n’a qu’un caractère indicatif et doit être adapté aux traditions locales, aux circonstances spécifiques, et aux règles de protocoles propres à chaque pays) peut ressembler à celui-ci :

  • accueil de délégations à l’Hôtel de Ville avec remise symbolique des clés de la ville,
  • défilé jusqu’au lieu de la cérémonie,
  • montée des drapeaux au son des hymnes nationaux et de l’hymne européen,
  • discours des Maires,
  • discours des Présidents des comités de jumelage,
  • lecture (dans les différentes langues) et signature du serment de jumelage.

D’autres manifestations peuvent être intégrées à ce programme du type de l’inauguration d’une rue, d’une place, d’un bâtiment auquel on donne le nom de la commune jumelle ou d’une personnalité européenne majeure comme Jean Monnet par exemple ou d’une apposition à l’entrée de la commune de la plaque « Commune d’Europe – jumelée avec… »…

Enfin peuvent suivre, en dehors des réceptions traditionnelles, des matchs entre équipes sportives des villes jumelles, une manifestation culturelle, une fête populaire…

LE SERMENT DE JUMELAGE

Rédigé dans chacune des langues, il est le texte fondateur du jumelage. Il doit exprimer la volonté commune des deux villes.

L’Association des Communes Jumelées du Limousin tient à votre disposition des textes « type » de ce document. (Voir également en annexe).

Ce texte fait partie des obligations légales et est soumis au contrôle de légalité. Il sera la base juridique qui permettra à la commune de financer les activités de jumelage.

Il est donc conseillé de ne pas trop restreindre dès le départ les champs d’action envisagés et d’inclure une phrase du type « … s’engagent à développer, dans tous les domaines de leur compétence, des actions… ».

Faire vivre le jumelage

La fête terminée, les premiers « au revoir » effectués, le jumelage ne fait que commencer. Car si leur signification symbolique est évidente, les cérémonies officielles ne sont qu’une très faible partie de l’activité « jumelage » de la commune. Le comité de jumelage doit profiter de la dynamique ainsi créée. Il devra veiller à ce que toutes les structures, toutes les associations, toutes les couches sociales de la commune puissent participer aux échanges et aux rencontres.

L’APPRENTISSAGE DE LA LANGUE

Le problème linguistique est souvent cité comme un obstacle majeur. Or, même s’il ne doit pas être négligé, on se rend vite compte que chacun est capable de se débrouiller beaucoup mieux qu’il ne le pense. C’est un point auquel il faut surtout être attentif lors de la répartition dans les familles !

Afin d’aider les habitants, de nombreux comités de jumelage sont à l’origine de cours de langues pour adultes où est dispensée une initiation axée sur des aspects concrets sur la vie quotidienne.

Besoin d’infos ? Contactez l’Association des Communes Jumelées de Nouvelle-Aquitaine !

Travailler ensemble !

La préparation d’un programme d’activités de jumelage ne peut être le fruit d’un travail solitaire de chaque comité. Il ne faut jamais perdre de vue que le jumelage concerne en tout premier lieu des partenaires. Et qui dit partenaires, dit travail en commun, rencontres…

C’est donc ensemble que les deux comités de jumelage doivent définir orientations et priorités qui constituent la base du programme annuel d’échanges. Le travail en commun des comités représente un enrichissement considérable pour les deux parties. La définition de ces orientations est l’occasion de confronter les points de vue, d’échanger sur les contraintes de chacun, donc d’approfondir la connaissance mutuelle !

Chaque année, une réunion commune doit être organisée et se consacrer à la préparation et à l’actualisation d’un plan d’action sur deux ou trois ans :

  • préparer concrètement les échanges de l’année en cours,
  • inviter, réfléchir au pré-programme pour l’année suivante,
  • voire commencer à réfléchir sur les priorités à donner à l’année suivante.

Et ainsi de suite chaque année…

Très rapidement, les animateurs du jumelage devront penser à dépasser les « rencontres classiques » en menant une réflexion sur les spécificités locales, en analysant les échanges déjà réalisés et en s’interrogeant sur les thèmes susceptibles d’intéresser ceux qui n’ont pas encore participer aux échanges.

Pour les plus jeunes, la nécessité de « construire l’Europe » n’apparaît pas de la même manière qu’à leurs aînés. Ils n’ont en effet pas connu la guerre, et pour eux, l’Europe sans frontières existe déjà !

Les discours et motivations des autres générations leur sont donc souvent étrangers et c’est uniquement en les associant très étroitement à la réflexion, à la définition des objectifs, à la mise en place des actions les concernant directement qu’ils pourront exprimer leur vision de l’Europe.

Il existe en France des comités de jumelage qui (à l’image des Conseils Municipaux de jeunes) mettent en place des « comités de jumelage jeunes » ou qui créent des sections « jeunes » au sein même du comité de jumelage. Ils sont alors responsables des actions spécifiquement menées en direction des jeunes de la commune.

Cette formule permet également de « préparer la relève » en faisant des jeunes non pas seulement des consommateurs d’échanges mais surtout des acteurs à part entière.